Cannes2007/UN CERTAIN REGARD/"California dreamin'"(Prix 2007) + "Magnus"

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Après la première partie des films Un Certain Regard hier... voici une seconde partie des critiques rapides des films de cette section parallèle de Cannes 2007 dont celui, roumain comme la palme d'or, qui a obtenu le Prix Un certain regard.

"CALIFORNIA DREAMIN’"*** ("Nesfarsit") de Cristian Nemescu (Roumanie)


 

Dans un petit village de Roumanie en 1999, le tyrannique chef de gare refuse de laisser partir un train qui ne possède pas les papiers de la douane. Or, il s’agit d’un train transportant de l’équipement militaire sous la garde d’une patrouille de soldats américains avec l’assentiment verbal du gouvernement roumain. Le train va donc rester 5 jours à l’arrêt forcé et l’irruption des soldats américains dans le village va ouvrir les vannes de tous les possibles : le maire, obsédé par les USA , multipliant les fêtes, les jeunes roumaines émoustillées par les beaux soldats américains, la vengeance à long terme du chef de gare, ce séjour inopiné réveillant toutes les pulsions.

Je dois dire franchement que je n’ai pas tout compris à ce film et en sortant du cinéma, j’aurais eu tendance à dire que je n’avais «rien» compris… Le film est surprenant, démarrant comme un drame avec des scènes (en noir et blanc) très réalistes de bombardements de la dernière guerre mondiale en Roumanie où une famille en train de dîner est interrompue par la sirène d’alerte : contrairement à tous les films sur la guerre, les habitants de l’immeuble n’auront pas tous le temps de rejoindre les abris et on voit les bombes rouler sur les escaliers que tous dévalent précipitamment. On passe ensuite à l’année 1999 (en couleur) dans le village roumain. Dès l’irruption des américains, le film tend de plus en plus vers la comédie, la satire de mœurs, la critique sociale, avec pas mal de loufoqueries (le personnage du maire franchement grotesque), à moins que le réalisateur n’ait voulu faire un drame sur le ton de la comédie, un genre hybride tenant sur un fil, car la fin du film retourne au drame. Echappée aussi sur une histoire d’amour entre l’adjoint du capitaine (trop beau…) et une jeune fille roumaine dont le réalisateur prend la peine de filmer longuement les étreintes mais on a le temps, le film durant plus de 2h30…

Prix Un Certain regard cette année, cela fait donc deux films roumains primés à Cannes avec la palme d’or. Si je suis emballée par 4 Mois 3 Semaines et 2 Jours, je suis nettement plus nuancée sur ce rêve californien… Mais il est bien possible que mon avis ne corresponde pas à l’avis général car on a beaucoup ri dans la salle pendant la projection, beaucoup plus que moi… Un long film inventif et très riche, trop ?, qui, comme ses héros, explore tous les possibles…

Le film est dédié à Cristian Nemescu, réalisateur du film, mort en aout 2006, quelques jours avant le montage du film.


"MAGNUS"*** de Kadri Kousaar (Estonie)


 

Présenté à Cannes en présence de l’équipe du film et de la jeune réalisatrice qui refusera pourtant de monter sur scène pour la présentation du film pour la raison que le film est autobiographique. Il s’agit en fait des souvenirs du comédien jouant le père. Un jeune homme, Magnus, pourtant guéri de l’affection respiratoire qui l’empêchait dans son enfance de jouer avec ses camarades, est ballotté depuis toujours entre son père et sa mère, deux figures de la production de films X, on voit le petit garçon qu’il était faisant ses devoirs pendant les castings porno de son père… Mais le jeune homme souffre d’une maladie plus grave : il ne supporte pas la vie, la mettant en danger avec des jeux défiant la mort. Après une tentative de suicide de son fils, le père prenant conscience de son désespoir, tente de lui faire partager son existence comme elle est, c’est à dire pleine d’excès, développant néanmoins avec lui une complicité cocasse. Le film est le récit poignant des tourments d’un père débordé par une existence hors norme face au suicide programmé de son fils, aurait-il pu l’en empêcher?

L’acteur interviewé, qui a donc vécu le drame, a dit que son fils avait manqué d’amour, qu’il se sentait en trop. Il y a une scène terrible dans le film quand le père laisse le fils partir de façon assez allégorique.. Film à petit budget, l’image est très étrange, de nombreux plans de l’extérieur sont filmés en couleur sépia cendré avec des flous, un peu comme des images de fin du monde. Les personnages sont outrés, l’amoralité du père, la vulgarité de la mère, les dialogues quelquefois crus, il y a une ambiance mixte entre le sordide et le touchant, la démonstration que dans tous les milieux, même les plus débauchés, il existe de l’amour et du manque d’amour (enfin, c’est comme ça que je l’ai perçu...) Dans l’ensemble, j’ai bien aimé ce film très atypique, dérangeant mais touchant, évitant le pathos en ne faisant pas impasse les faiblesses des parents, bien au contraire… L’acteur jouant son propre rôle de père, avant son bedon en avant et sa tignasse, est incroyablement naturel, assez exceptionnel.


Sur le blog Lanterna Magica, pas mal de critiques de films de la section Un Certain Regard... comme souvent, nous ne voyons pas les mêmes films, ça tombe bien, on se complète... Et aussi beaucoup de critiques de films de la Quinzaine des réalisateurs...








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