"CONTROL" : le film rock de la rentrée///avant-première :

Publié le

Cannes 2007Quinzaine des réalisateurs/"CONTROL"**** d'Anton Corbijn (GB)
/sortie le 26 septembre 2007


Récit de la vie du chanteur Ian Curtis du groupe mythique Joy division qui s’est suicidé à 23 ans en 1980, le film est une parfaite réussite et possède toutes les cartes en main pour devenir un film culte. Avant même l’attribution du Prix de la quinzaine des réalisateurs, ce film avait une côte d’enfer et ce soir en séance de rattrapage au cinéma des cinéastes à Paris, c’était comble.

Adolescent habitant encore chez ses parents, Ian Curtis, ressemble à Mick Jagger dans «Performance» habillé d’une veste en fourrure sur torse nu, les lèvres et les paupières maquillées, les cheveux mi-longs. Dans sa chambre, il écoute l’album "Aladdin sane" (1973) de David Bowie dont les posters sont affichés au mur, ce qui nous vaut d’entendre le superbe "Jean Genie". Il aime aussi Lou Reed et Iggy pop. Le rock décadent, comme celui de Bowie, succédant au hard rock, on s’achemine vers la fin des années 70 où le groupe Joy division va prendre place auprès des Sex Pistols et de Clash.

Rejoignant un groupe inconnu orphelin de son chanteur, Joy division est né. Mais Ian Curtis, terrifié par la perte de contrôle, sujet récurrent de ses chansons, dont il connaît les affres physiologiquement, étant victime de crises d’épilepsie, ne souhaite pas la gloire qui enchaîne et rend esclave et à la veille d’une tournée aux USA qui va les consacrer, il met fin à ses jours.


 
© La Fabrique de Films

Malgré tout, le film laisse à penser que Ian Curtis, bien qu’étant au départ un mélancolique inadapté à la vie, sera débordé par l’irruption dans sa vie de la maladie, l’épilepsie, en faisant un infirme dépendant de nombreux médicaments et de la peur permanente de la survenue d’une crise. Pour aggraver les choses, Ian Curtis est pris en tenaille dans un conflit amoureux. Très jeune, Ian Curtis épouse la sage Debbie mais l’arrivée dans sa vie d’une journaliste belge beaucoup plus sexy va le plonger dans la culpabilité, mortifié de faire souffrir sa femme et incapable de rompre avec sa maîtresse, allant de l’une à l’autre.

Tourné en noir et blanc avec une esthétique sobre mais raffinée, des images superbes et une bande son composée des seules musiques rock essentiellement du groupe Joy division, le reste étant constitué de dialogues et de sons réels, c’est un film ascétique se focalisant sur son héros : Ian Curtis, le jeune homme triste qui marche de façon certaine vers une fin prématurée. En témoignent les textes sombres et dépressifs de ses chansons depuis le début qu’il interprète sur scène avec un don de soi qui va le dévorer. Interprétation originale d’un chanteur bougeant sur scène comme un automate qui serait ensuite sujet à des sortes de transes, emporté dans un ailleurs, seul sur scène alors qu’il est entouré par les autres membres du groupe avec lesquels il communique très peu. On d’ailleurs peut regretter l’effet secondaire de ce parti pris : du fait de cette focalisation sur Ian Curtis et ses deux femmes, les rôles des personnages secondaires comme les musiciens du groupe, leurs compagnes, leur vie, ne sont assez développés, les parents à peine entrevus, c’est le petit bémol.





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V
Je découvre ton blog et je suis très intéressée par toutes ces ressources.
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V
Je vous remercie énormément pour toutes vos propositions sur ce site. Vos partages sont très intéressants et fort enrichissants. Félicitations à vous.
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C
CV writerI have never heard about this film.
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B
Pareil j'irai le revoir. Le film m'a retourné. J'adorais deja joy Division à la base et je n'ai pas été déçu. Le parti pris de se focalisé sur Ian Curtis aux dépends des rôles secondaires me parait extrêmement judicieux et donc je n'y vois pas de bémols. Génial !
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J
Vu à Cannes , ce film m'a aussi beaucoup marqué. La photographie est à tomber et l'ensemble est franchement envoutant. J'irais le revoir, c'est une certitude.
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